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VEVE - extrait du dernier mouvement du recueil de Daniel Pujol, Aurore

Photo du rédacteur: Cretté AlexandraCretté Alexandra

Et brusquement

C’est le pays des grands buissons brûlés

Le pays que ne traverse pas de fleuve

Seules des routes le traversent

Divisé en feux et marécages

Ses rougeurs ne sont contraintes

A aucun signe

Y chante une grive plus nue à chaque étape

Un sifflement de souvenirs de cœurs serrés

Au milieu du chemin de notre vie

Ce pays ne ressemble pas

A la paume qui saigne

Des fruits y sont cueillis

Mais d’une danse enfantine

Des arbres ne jaillissent pas

Des graines ne germent pas

A chaque détour de chemin

Car les saisons sont divisibles

D’après les parties du corps

Voici les membres de l’affliction

Les bras ne s’ouvrent pas

Les bras ne s’ouvrent que pour battre l’air

Et l’éventer

Voici les organes du souffle

En ce pays on ne divise pas la vie

En inspiration et respiration

Voici les organes de la voix

Faits pour le silence

Ronflements épuisées sur une trace

De musique

Voici les organes de la composition

Pays composé d’humeurs

Ombres qui rappellent

La calcination légère

Au gré du vent

Des bonds de léopards

Traversent l’asphalte

Voici les organes du saut

Ils laissent aux végétaux

Aux minéraux leur spectre


Dans le soir finissant

La saison à passer


Que sont ces bruits ?


Ici finissent ceux que la voix

A achevé de faire croître

Ici finissent ceux que l’on mène

Par les couloirs de la surdité

Entre des rêves

Et puis

Des dessins

Dans le granit rouge des éclats blancs

Signalent qu’ici sont passées

Des ombres

Une plume est restée

Sur la première marche

Pour témoigner

Voici les organes de la crucifixion

A la première station du premier degré

On a vu un enfant traverser son image

A la deuxième station du deuxième degré

On a vu un chasseur tirer plus haut sa flèche

A la troisième station du troisième degré

On a vu une corne de brume

Faire écho au rivage

Il n’y a pas de mer ici

Que des hommes

Possèdent à peine le ciel

Où ils titubent

Il n’y a pas de lumière ici

Mais des lueurs

Des crissements

Pas de parole

Que du sable

Qui s’écoule entre les dents

Pas de naissance

Des ombres qui pâlissent

Jusqu’à éclore

Pays où les chemins

Sont éclairés par les buissons

Pieds rappelés à la route

Par les pierres sans nombre

Pays où l’on trébuche

Pas de branches ici

Mais des filets

Où les mains se suspendent

….des fruits, des fleurs,….

Pays où la voix porte de plus en plus loin

Me voici en un nouveau matin

Emporté

Vers ma soif vers mes saints

Qui luisent au fond du

Sommeil

Me voici en un nouveau

Matin porté vers des clartés

Trompeuses vers des reflets de

Tessons des fonds de verres

Poisseux et vers la grande roue

Qui tourne avec ses tourbillons

De poussière de gloires

De poussière de gloires

Et de paroles en l’air







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