La rage du raisin mûr - un poème de Smeev Jerry
- Cretté Alexandra
- il y a 2 jours
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la nuit aux paupières lourdes
crache son venin sous la porte
siffle la sourate de ton nom de jeune fille
j’ai l’orage baptisant ses nefs de feu doux – n’ayant rien su de tes lingeries en fil de fer – ne
sachant ce que tu fais derrière la masse inaccessible de mes phares écrasés, qu’ainsi évoluée la
rosée folle de nos boudes – tendre ressemblance à la chorégraphie des lucioles
à peine que je te cueille le fruit de la bouche
déjà l’abeille de ma phrase qui butine
salsa de sens dans ce qui me reste de doigts, ne cherchant nul détour dans le temps imprégné,
tantôt pute tantôt reine, moi, ce qui coule de toi je l’avale qu’importe
j’ai cru mon cœur fait de mortier
jusqu’à l’antre du tonneau
la chair mauve de tes pieds grands ouverts
c’est saison de rage du raisin mûr, je bande des dents jusqu’aux veines des eaux et tu penses
que l’automne n’est plus à craindre pour les jeunes plantules de ma tête, et tu penses que le
plat de ta main peut faire pousser mes cheveux en crise d’épilepsie, et tu penses que la nuit
peut défaire les lits toute seule ainsi que nos membres jetés en pâture à la jouissance, mais tu
as tout faux de ce que dit la rizière séchée de mes pores crucifiés contre la peau de ton ventre
mon âme rincée à la rencontre de la tienne
que disent donc mes épines
à te clouer autant le derme
je te rappelle que c’est le temps de rage du raisin mûr, la mer ignore si j’ai un pénis de sang
moi je sais tout, sauf comment refuser à l’appel de tes seins-miroirs
ô pardon d’oser être en dehors de toi

