Fin de songe - un poème de Smeev Jerry
- Cretté Alexandra

- 7 sept.
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C’est par l’arrière-fenêtre
que dégouline mon regard double
ici toujours ici
ce lieu provisoire d’où l’âme
se refait la surface
la monnaie rouillée du coffre-fort des songes
un peu lisse ou presque la planche de mes envies
de la chasse de l’enfance et de mes amours de glace
dressé mon phare de sel
sur le pic des monts
avant ma chute j’ai clamé mon innocence d’amour perdu
ma demeure brûlée que je remplace
par la poussière des routes
ici toujours ici
quand si loin ma langue se délie
dans la douceur des aubes
que l’ensemble d’un coup devienne
corps-sauveur auquel je m’attache
pour mourir en paix
et jusqu’au fond de ma détresse
je garde l’espoir qui passe par le vent du soupir
à moins de vivre tout de suite
aimer vaut la peine de se couper le larynx
et puis passe à la fin de mon songe
la pierre précieuse de l’élégance féminine
je hurle une dernière fois
la similarité des douleurs d’homme
ici toujours ici
le sang lavé jusqu’à infinie clarté
gisent les arbres éternels
de ma clameur intime
SMEEV JERRY





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