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  • Photo du rédacteurCretté Alexandra

Révolte - Un poème de Régine Baptiste

Toi qui empruntes tous les sentiers

De mes mains

Certains matins se lèvent comme un adieu

À l'espoir

Pays déchiqueté, yeux absents, soleil mort-né


J'ai erré en tap-tap en quête de ton nom

Ni la démocratie,

Pas même le développement ne m'ont séduite

J'ai alors marché

Encore et encore

Comme eux. Comme elles

Voilà depuis bien des temps


Peuple d'Ayiti. Peuple de l'Abat-jour

Éternel pèlerin

Marché pour la vie, pour la liberté

Escorte des carrefours, récusant les marges


Toi, qui chevauches tous les loas de mon corps

Certaines nuits meurent étouffées

Jetées aux ordures

Cinq petites étoiles qui saignent à la pleine lune

Pays mutilé


Je ne cesse d'inventer des jours

à la couleur de tes yeux

à l'éclat de ton sourire bleu profond

Pour vivre un peu

Comme ils ne savent. Comme ils ne peuvent

Comme ce corps déjanté

Qui danse le tam-tam, qui mène le tambour à cette racine lointaine à laquelle je me soude

Loin de la migration. De l'international communautaire.

En partance d'un point sans métier


Certaines rues colonisent les pas

Verbes éclopés. béas-bas

Je tamise le temps des douleurs en crue

Derrière le car-à-vannes

Pour voir la silhouette de dame Zulu

Cœur prosopopé

qui m'incite à m'arrêter à mi-chemin gommant les visages qui embroussaillent ma mémoire chromosomique


Elle me vient cette marque réminiscente

Liane de mon sang


Toi qui gouvernes tous mes rêves

Certaines blessures reviennent

Jambes écartelées

Entrailles béantes

Moi civilisation pâture à la modernité qui m'enraye




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