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  • Photo du rédacteurCretté Alexandra

Révolte - Cri ambigu, un poème de Nitza Cavalier

Dernière mise à jour : 6 avr. 2021

Ce n’est pas la manne qui tombe sur ma terre

Ce n’est pas la grâce qui émerge des nuages

Non plus ce n’est pas l’aumône qui émane du ciel

Prônant le calme la paix et les faveurs du néant

Ce n’est pas un ange vêtu de blanc qui sort de l’invisible

Ce n’est pas une colombe qui s’envole vers le bleu de l’espace

Ce ne sont ni les belles promesses de l’esprit Saint

Ni les bénédictions divines qui envoûtent ma terre

Non

Ma terre ne peut pas allaiter la vie

Son sein ne porte pas de bien-être

Ses bras ne peuvent pas bercer le soleil

Ni la lune, ni les étoiles, ni Vénus d’ailleurs

Non

Ce n’est pas la manne qui tombe du ciel

Mais des cartouches minuscules

N’ayant point de chemins précis

Elles tombent

Percent l’embouchure

Un fleuve saigne jusqu’aux os

L’hémorragie ne s’arrête point

Il pleut du sang sur ma terre

Des torrents de sang coagulent

Par la cruelle chaleur des armes

Des torrents de larmes fondent

Et partent en vapeur

Ma terre brûle de froidure

Ma terre consume le silence

Ma terre devient un calme inondé de corps

Des corps-passoire qui se taisent et qui plongent

Qui s’en vont

Par milliers et par milliers

Et encore par milliers

Et le chant des munitions ne s’arrête pas

Et les larmes ne s’arrêtent pas

Et les cœurs se taisent

Et les yeux se ferment

Et les bouches crient

Assez.





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