Quelle est l’échine qui porte le poids du monde ?
Le cul d'une fille de Georgetown porte plus lourd
et plus effrayant
certes plus joyeusement aussi
pour l’œil qui la regarde traverser la rue
les questions lourdes ne traversent pas l'océan.
Elles restent quelques fois au loin des rives
au large, là où la mer est profonde-
elles passent comme de vieux lamantins aux yeux de maricon
Les questions qui passent
entre les conteneurs
les hommes clandestins
les fruits et les légumes
les chiens de race importés
les questions qui parviennent
de l'autre monde
celles là
sont allégées des circonstances
et l'être ne les concerne presque plus
Le cul de la fille de Georgetown connaîtra t-il le froid ?
Le froid qui mord les fesses de ceux qui vivent par terre
la dent mauvaise et grise – acérée pour vous faire oublier que le corps peut danser.
La morsure au bas des reins
la bave montante
et la laisse au cou
…..mais quel froid peut traverser deux mille ans sans être entamé par
la fragilité
par quelle savante architecture
ne se délitera t-il pas dans l'air ?
Je vois sa morsure devenir frégate
elle migre en traverse
elle parvient à ne pas se figer
le sol se réchauffe sous son pied
elle danse
La fille de georgetown très digne
- au visage fermé des vierges de granit babyloniennes-
revient dans mon champ de vision
Comme une pierre sacrificielle son ventre est tendu par une force vitale
La vie et la mort se croisent sur son nombril
Ses cuisses ne tremblent que face au néant des terribles soirs de novembre
Peut être ses songes se perdent -ils bien loin de mes suppositions
Elle traverse l'existence d'un coup
à chaque seconde sa présence déchire l'espace
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