Ma mère est morte et je mange la terre avide
d'y retrouver son odeur percée d'amour
Moi qui regarde le ciel comme un ani perdu
pour retrouver le fil des vents
je me suis trop penchée sur le destin des hommes
J'ai failli en oublier le monde
qui bruisse
et où nous ne sommes rien de plus que des planteurs de bananes et de riz
imbéciles et lents
Si je me tourne vers la mère
je saurai retrouver le Maskilili chevelu qui a voulu me perdre
Je n'aurai plus peur de lui ouvrir les bras
de lui manger les seins
de lui planter une chanson de la pluie
je pourrai écraser le roucou sur mon front pour imiter le sang
et saigner dans ma chair malgré tout
je pourrai marcher à l'envers
et continuer à dire l'histoire des morts et des vivants

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