La Terre ne nous regarde pas
C’est étrange
les hommes s’empoisonnent d’espoir -
Mais Terre n’a de mamelles
qu'aux prunelles de l’enfant perdu
qui a crevé ses jouets.
C’est étrange -
ma mère a hérité des
talions
de son ventre. Nous :
de quoi méritons-nous que la Terre se souvienne ?
C’est étrange comme les hommes -
S’illusionnent :
et d’un nuage échafaudent un visage,
Ivres d'être bus en miroir. Mais le tain
a-t-il d’autres bouches que celles qui s'y lapent ?
C’est étrange comme -
Et nous pourrions continuer ainsi
à racler dans Son rein
nos rasoirs parasites.
Croyez-vous qu'Elle criera ?
C’est tragique…
Elle n'aura jamais posé sur nous - que dédain,
quand nous,
gonflés d'acier,
gâterons dans Son sein.
La Terre ne nous regarde pas.
C'est -
Dans l’ombre milliardième
d’un bruissement de cils,
que passera - l’Humanité, sans savoir :
C'était sa propre échine
Qu’elle boisait de rasoirs.

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