Cretté Alexandra
Rain - un poème d'Alexandra Cretté
Un ventre croqué par la lune
surgit La route
à pied
découpé en tranches épaisses - en voiture les gens ne se regardent pas-
de nuit ils courent
dans tous les bars
Nuit basse et verte
ondulant – va et vient - - dans toutes les flaques
sous tous les toits
et les recoins des toits
murs privés – ou bien publics
larges ou étroits-
collés sans le vouloir
Images perdues-
brisées par le menu.
Vagues douces et molles
plage des Brésiliens.
Petite anse des bambous
Derrière le rideau des herbes hautes
suit le rideaux des hamacs
joufflus
mafflus
plein de couples lovés
contre le vent
Bercés sous la musique de pluie
Quand on ferme les yeux
dans des bras qui
sous le parfum très fort
sentent la sueur
Quand on ferme les yeux,
ici, on rêve de Miami
et de filles à la fesse haute
qui ne vieillissent jamais.
On n'y rêve plus
de Tereza
ni de Klice
ni d'Exillia
femmes aux bras emmurés de frontière.
Les gouttes
les enfants en bleu-blanc d'école
comme si de rien n'était
-nonchalants-
perdus dans leurs pensées
les deux pieds dans la flaque
les yeux sans voir la pluie
L'eau
dans les caniveaux qui débordent
dans les bas cotés
dans les égoûts à ciel ouvert
dans la paume de ma main
dans les rigoles posées contre les toits
Rain
sur l'asphalte chaud
sur les journeaux laissés dehors
sur les murs délavés de peinture
en trou-étang sur mon chemin
Rain
Partout
Au fond du dernier des crachats
de la seule prison encore ouverte
Au fond des puits où se décomposent
des rats trop submersibles
Au fond
Rain - avril 2007

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