Poème écrit dans le cadre de l'action "Chaîne mondiale de poèmes pour la paix", 2022
Peu importe, j’aime encore
De là où je suis Si loin de mes folies J’écris des villes Qui nagent dans leur sang J’en ai marre de ce poème-pays Bras cassés yeux crevés têtes coupées Je ressasse toute la rage qui me fend Tous les cris qui m’étouffent Peu importe, j’aime encore De là où je suis si loin du côté sombre de moi-même j’exècre le massacre Je plains des regards qui ont vu traîner des paires de bras des jambes arrachées Des têtes sans corps croupissent dans la boue moite de Port au Prince mais peu importe j’aime encore ce pays ce putain de pays qui a tué un père sous des balles assassines le père de celle que j’aime et que j’aimerai toujours De là où je suis Je m’enferme contre toute forme de pluie Sauvage ou paisible Il y a une petite fille Qui a demandé un jour que je devienne son père Comment aimer encore quand les cœurs sont brûlés ? Mais je décide d’aimer Peu importe les ténèbres Parce qu’il existe encore Des milliers De petites filles qui dorment avec des cercueils sous leur bras De femmes clouées à la Croix des Bouquets Et d’hommes qui refusent de mourir Sans crier Martyr Sang Peu importe là où je suis Les cadavres qui courent Les rues de mon pays Il y aura toujours assez de cœur en moi Pour toutes les fleurs Sans épines pour affronter la vie Peu importe les douleurs J’aime ce pays malgré… Il faut dire malgré tout quand on aime ce pays.
JJJJROLPH.
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