I
Champ de camélia dans le pré à ton nom
un lac de miel a-saisonnier
assaisonné par le génie de la nature
ou le goût astral d’une bouteille de genépi.
Décors de ton corps dévaginé
mirage d'anémones
fontaine de jouvence
de sang et de larmes d'un spectre de lumière.
Le vent d'automne est capricieux là-bas
le soleil d'hiver est fallacieux ici
seul ton sourire, un printemps
pour désamorcer les hurlements du temps.
Miroitement de la transe des pollens
de part et d'autre de la ligne équatoriale
sur la face de tes yeux à la réflectance intense
un été ensemencé dans une calice de vin bien épicé.
II
Ta cavité auréolée d'entrées et de sorties
source fusante et embouchure de petites coulées vermeilles
lave torrentielle d’une éruption strombolienne
qui transportent sempiternellement des pépites régénératrices.
Tes lèvres, cuivres à la musicalité embaumante,
qui chuchotent à mon oreille en cycle spirale de sept ans,
et la coulée de mélasse qui s'échappe de ce trou béant
est douce substance aux vertus réanimatrices.
Deux bouts de ruban de duvets hospitaliers
les dentelles chatouilleuses qu’ils trimballent
Congédient la frilosité de mon corps amoureux
De l’enchevêtrement des sensations fortificatrices
Comme le petit matin odoriférant
Un faire-part à la vie
Aux autographes des cafetières de la brousse
Phéromone de tes glandes mystificatrices !
III
Si près de toi le temps fait corps
Dans les inarrêtables regards furtifs
Que nous partageons pour jouer des tours à l'instant
À quoi ça sert de re/garder l’horloge ?
La part de ma vie d’enfant-soldat s’efface
L’amour est vaincu dans son refus de m'admettre
L’existence n’est plus une guerre à l’aube ensoleillée
Quand ton corps filtre les grimaces des fenêtres dénudées
Ta voix a la force d'une voilure tournante
Défiant la gravité pour faire partir en éclats
Le tas de ferraille qui m'empêche de voler
Comme un nuage, ton ombre plane sur mes funestes ardeurs
***
C'est un long poème sans mots assortis de douleur
dressé d'un baobab aux mille et une fleurs
Compostées toutes par l’alchimique humeur
Gracieusement offerte à tes côtés- le bonheur.
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