A ma mère Jacques Josette
Un pays planté comme
Une croix sur le dos de la terre
Des cris enfouis
Des villes blessées
Mère chaque jour qui se lève
Une ville meurt de toi
Je mange mes rêves
Qui ne sont rêves que d’odeurs
Fœtus mort-nés
La douleur mer
Qui se noie dans mes veines
De mon sang gris bleu ciel
Il y a une femme
Qui soulève un cimetière sur ses bras
Qui accouche de toutes les mauvaises herbes des plaines en furie
De tous les nuages en deuil
Des soleils crucifiés
Mère mon pays qui se meurt
Tu enfantes des portes malsaines
Des portes qui ne s’ouvrent qu’au néant
Des portes qui ne sont ni portes ni fenêtres
Je t’écris un pays pieds nus fesses cousues
Mère ce pays étrange que tu es à mes yeux
Cette ville qui n’est ville
Que par tes cris de femme
Femmes blessées femmes aimées
Je t’écris un pays qui n’est autre que ton ombre.
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